Devis voix off : ce qu’il faut savoir

Dans cet article

· Définir une stratégie tarifaire claire
· Éviter le devis hard discount
· Utiliser une grille cohérente selon le type de projet
· Toujours inclure les droits d’exploitation si applicable
· Fixer un tarif minimum non négociable

Établir un devis voix off juste et cohérent, partie intégrante du métier d’acteur voix

devis voix offCe qui se conçoit bien s’énonce clairement, je vais donc essayer de clarifier au mieux le sujet très complexe des devis voix off. Les différentes stratégies sont :

1/ La première : la tarficiation discount, qui consiste à deviser moins cher que ce qu’on pense que la concurrence demandera. Une stratégie appliquée depuis longtemps par la grande distribution hard discount, qui s’avère intéressante si le produit proposé est également discount.

Évidemment, les comédiens voix utilisant cette politique commerciale ne publient pas leurs tarifs pour des raisons évidentes.

2/ le prix à la tête du client, Une stratégie logique qui fonctionne bien pour les petites et moyennes structures. Entreprise locale ou régionales ? B2B ou B2C ? Audience restreinte, secteur spécialisé, ou ou audience grand public et produits de grande consommation ?

Pour les spots TV, spots web sponsorisés, spots radio nationaux et jobs pour grands annonceurs, tout est budgeté : l’achat d’espace ne se fait pas à la tête du client, le budget voix off est insignifiant par rapport aux autres postes (réalisation, post-prod, comédiens, achat d’espace), cette stratégie n’est donc évidemment pas cohérente.

3/ Variante du précédent : deviser aussi cher que possible, en espérant que ça passera. Spoiler : ça marche rarement.

4/ Utiliser une grille de tarifs basée sur les tarifs standards, qui n’existent pas en France où c’est la foire d’empoigne. En Grande-Bretagne, le métier est très structuré, et c’est pourquoi ma grille est basée sur ce qui se pratique outre-manche. Vous trouverez ici ma grille de tarifs voix off.

Selon le type de travail, on peut deviser :

– à l’heure / à la séance (souvent pour des spots pub) + droits d’exploitation si applicable

– au forfait (par exemple pour des spots web organique), qui correspond à une séance plus les droits. Au passage, toujours stipuler clairement que le tarif incluent des droits d’exploitation, et le pourcentage appliqué.

– au nombre de mots ; généralement appliqué pour de l’institutionnel interne ou e-learning interne, la variante étant à la minute, sachant que la moyenne est de 150 mots/mn

ATTENTION : facturer X la première minute, puis X-N la 2ème minute, puis X-(N+1) à partir de la troisième minute, mène à des aberrations de tarification.

Exemples :

– si le job fait une minute, votre tarif total sera de 150 €, donc en-dessous des tarifs pro, ce qui crie amateur.

– si le job fait 6mn (soit environ 1000 mots), et que vous demandez 150 € la première minute, et 120 € les minutes suivantes, on arrive à 750 € pour 1000 mots, ce qu’aucun client censé ne paiera (pour un job interne donc sans droits) – pour info, les tarifs moyens pour ce type de travail sont entre 0,2 € et 0,3 € / mot (avec un tarif minimum d’entre 200 € et 300 €).

Avoir un tarif minimum, celui en dessous duquel on n’allume pas le studio, est indispensable.

J’ai écris un article intitulé Touche Pas au Grisbi S@lope (en hommage à Audiard pour ceux qui n’auraient pas eu la ref) qui parle du rapport entre tarifs voix off et professionnalisme, que je vous recommande chaudement de lire !

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